dimanche 16 janvier 2011

Robert MASSIN et "La Cantatrice Chauve"




















" Ionesco avoue qu'il ne voit plus désormais sa pièce autrement que telle qu'elle existe sur le papier (…)Cette re-création confére à son oeuvre une existence nouvelle." écrit Massin.

" De Massin Ionesco dira qu'il est : " | un | très grand artiste.Ni peintre, ni poète, mais artiste en typographie. Le génie de la typographie."

La Cantatrice chauve tente de rendre le dynamisme propre à la notion de représentation du temps au théâtre, en se jouant des contraintes statiques du livre. La seule condition que Ionesco demanda au graphiste de respecter fut de veiller à ce que le texte reste lisible, car la pièce était inscrite au programme de la classe de 3éme dans les collèges.
Massin c'est inspiré des interprètes contemporains de la pièce. Il a vu la pièce 20 fois. Il l'a enregistrée afin de mieux traduire non seulement le texte, mais aussi toute les inflexions, les intonations et les silences des comédiens.
Cet ouvrage est aussi le fruit d'une collaboration avec le photographe Henry Cohen, qui photographia les comédiens dans leurs costumes.
Visages et bustes des acteurs remplacent la répétition standard des noms au fil du dialogue. Les personnages sont simplifiés et contrastés en noir et blanc. le blanc traduit les respirations du texte, les silences. Au départ Gallimard croyait très peu au projet, il est donc obligé d'utiliser des techniques peu coûteuses. Mais ces contraintes budgétaires vont de pair avec un parti pris esthétique; certaines imperfections et bavures provenant de l'encrage et de l'usure du métal permettent d'exprimer les nuances de la voix.
Chaque personne est doté d'une typographie différente. Il n'y a aucune ponctuation mis a part les points d'exclamations et d'interrogations pour donner un aspect encore plus expressif.
Les innovations au niveau de la couverture sont remarquables, sur le verso les acteurs sont vus de dos, comme s'ils saluaient et la typographie à l'envers comme en miroir. Une page noire évoque l'obscurité de la salle avant le lever de rideau. On retrouve dans les cadrages sur les personnages, des techniques du cinéma comme le travelling, l'alternance de gros plans, les plans américains.

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